Nouvelle aide à la végétalisation de l'Eurométropole de Strasbourg : Ma prime Végétalis
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Il suffit de quatre chiffres pour planter le décor : 70% du foncier, relevant de la propriété privée, contribuent à 25% de la canopée du territoire, tandis que les 30% restants, appartenant au domaine public, en fournissent 75%. Et il ne faut que deux mesures de la température du sol d’une cour d’immeuble de la Krutenau un 4 juillet pour comprendre tout l’intérêt de la végétalisation : 57 degrés côté soleil, 34°C côté ombre. Le constat est dès lors sans appel : si le plan Canopée déployé par la Ville de Strasbourg et des initiatives de même type prises par d’autres communes de l’Eurométropole visent à adapter le cadre de vie urbain au réchauffement climatique, l’intervention sur les espaces privés représente un levier au moins aussi important dans la végétalisation du territoire.
Viser le confort d’été
“C’est pourquoi la collectivité a choisi d’encourager les propriétaires privés à augmenter la surface arborée sur leur domaine”, annonce Danielle Dambach, vice-présidente chargée de la transition écologique, en présentant le dispositif d’aide voté en conseil de l’Eurométropole le 27 juin 2025. Baptisé Ma prime Végétalis, celui-ci a fait l’objet d’une préfiguration menée par l’Agence du climat. “Depuis 2023, nous avons rencontré une soixantaine de propriétaires et co-propriétaires pour cerner leurs besoins, détaille Muriel Temme, chargée de mission végétalisation et adaptation au changement climatique. Le confort d’été, l’amélioration de leur cadre de vie et la préservation de la biodiversité font partie de leurs motivations pour agir.” Pièges à chaleur, les cours d’immeuble, garages et toitures de dépendances constituent autant de gisements de végétalisation potentielle que Ma prime Végétalis est susceptible de soutenir sur la période 2025-2027.
Un soutien qui prendra la forme d’une participation au financement d’un projet paysager, mais aussi et peut-être surtout, d’un accompagnement tout au long des étapes par les experts de l’Agence du climat. Plafonné pour chaque type d’intervention, la participation de l’Eurométropole pourra couvrir jusqu’à 80% du montant d’un projet, avec un maximum de 20 000 €. Etudes, travaux, acquisition de plants, installation de récupérateurs d’eau pluviale, végétalisation du bâti… : si les critères et les taux de l’aide varient selon le type d’opération, l’interlocuteur reste le même. C’est l’Agence du climat qui recevra les propriétaires, copropriétaires ou bailleurs intéressés et qui instruira les demandes. Avec un budget de 400 000 euros en année pleine, une trentaine de dossiers par an pourrait être financés.
Stéphanie Peurière
Photos Jérôme Dorkel